Pays de coca - gne
La coca est partout : dans les joues gonflées des boliviens, dans les tisanes du matin, dans les offrandes incas, mais aussi dans la petite poudre blanche qui fait tant de ravage chez nous : la cocaïne.
La petite feuille verte était déjà cultivée et consommée par les incas et son histoire est passionnante.
D'abord interdite par les colons, ceux-ci se rendent vite compte que la consommation de coca augmente la productivité des travailleurs indiens, notamment dans les mines. A la fin du XVIème siècle, le clergé prelève même un impot sur son commerce!
A la fin du XIXème siècle, la coca fait son entrée en Europe. En France, un pharmacien lance le fameux vin Mariani. Ce vin dont la publicité vantait à la fois les qualités stimulantes, anti-dépressives et embellissante (si si) eut un grand succès. Mariani devint célèbre dans toute l'Europe et reçut même une médaille spéciale du pape.
Aux Etats Unis, un autre pharmacien, s'inspira du vin Mariani pour créer une autre boisson... le Coca cola!
A la même époque, on découvre que mélangée à 80 autres composants chimiques, la feuille de coca permet d'obtenir une poudre blanche bien connue sous le nom de cocaïne. D'ailleurs le premier grand consommateur de cette nouvelle substance en Europe sera Freud! Cependant, dès le début du XXème siècle, les medecins alertent sur les dangers liés à la consommation de cette drogue.
Rapidement, la coca est pointée du doigt. En 1950, les Nations Unies publient un rapport sur la pauvreté en Amérique Latine. D’après ses auteurs, la coca est responsable de la malnutrition sinon du « retard mental » (sic) des populations des régions andines et donc de leur pauvreté. Le rapport préconise donc purement et simplement son éradication. En 1961, c’est chose faite : sous la pression du plus grand pays consommateur de cocaïne au monde, les Etats-Unis, l’ONU interdit la mastication de la feuille de coca qu’elle associe à une forme de toxicomanie!
Pour lutter contre le fléau qu'est la cocaïne dans les pays développés, on décide donc d'interdir tout simplement la culture de la coca, là où elle est traditionnellement consommée. La question de la dangerosité de la mastication de la coca comparativement au bien être apporté aux population andine fait encore débat dans la communauté scientifique. Mais ici, la coca c'est avant tout une question de culture, d'identité. Et ce n'est pas Evo Molares, ancien grand producteur de coca qui dira le contraire!!!