C'est le Pérou!

Non, rassurez-vous, nous n'avons pas encore quitter la Bolivie. On s'y plait d'ailleurs énormément! Nous sommes arrivés à la fameuse... ville de Potosi. Cela ne vous dit rien? C'est pourtant grâce à sa mine d'argent que l'Espagne a rayonnné pendant des décennies!!! L'expression "c'est le Pérou" vient aussi de là... et oui, à l'époque coloniale, la Bolivie s'appelait le haut Pérou. Pour remercier la ville des richesses qu'elle rapportait à son pays, Charles Quint l'a même nommée ville impériale.

Cela se voit dans son architecture, la ville est magnifique. Il est difficile de savoir où donner de la tête entre ces églises baroques, ces maisons colorées et ces petites places bien agréables.

Aujourd'hui encore la mine rapporte son pesant d'argent mais il n'est plus aussi pur. A sa découverte, le gisement avait un argent pur à 96%. Cela n'a pas empêché plusieurs milliers voir millions d'indigènes de mourir en exploitant le filon. Nous avons visité la mine et même si les conditions de travail ont un peu changé, cela reste très proche de Germinal. Très peu de machines, aucune protection des mineurs, pas d'ingénieur... L'espérance de vie de nos mineurs est de ... 45 ans soit 15 ans de moins que le reste de la population locale. Bon, pour compenser ces désagréments,  nos amis ont quand même des méthodes. Jugez plutôt! Ils prient le diable, boivent de l'alcool à 96% et machent de la coca! Et oui, la feuille de coca qui sert soit à fabriquer le fameux coca-cola ou de la cocaine a des vertus énergisantes alors les mineurs ne s'en privent pas, ils s'en remplissent un côté de la bouche... 250 feuilles!!! du coup, ils ont une joue bien gonflée.

En cherchant bien, nous croyons avoir trouvé pire que cette vie difficile: carmélite!!! Potosi a également un couvent de carmélites où les riches colonisateurs envoyaient leur progéniture. Jusqu'à Vatican II, leurs règles de vie étaient pire que le régime carcéral. Une fois rentrée, elles ne sortaient plus ... même mortes puisqu'elles étaient enterrées à l'intérieur. Elles ne voyaient plus d'autres personnes que leurs consoeurs car même au parloir, elles pouvaient entendre mais pas voir leurs visiteurs. Pour éviter les contacts avec l'extérieur, un tourniquet situé à l'entrée permettait de faire rentrer les marchandises... Tout était à l'avenant! Au centre du réfectoire par exemple, se trouvait un tête de mort pour rappeler aux soeurs qu'elles étaient cendres et redeviendrait cendres!

Tout compte fait, nous optons pour le régime mineur!

Comments

[claire]

Bonjour à vous, vous avez failli croisé Walter... ça faisait longtemps que je n'avais pas lu de vos nouvelles, tout va bien, tant mieux !!
J'ai hâte de vous entendre en vrai raconter tout ça (enfin pas tout...ça risquerait de prendre trop de temps).
Bises
Claire