Tour du monde de la vie chère, suite

Au Burkina-Faso, on vous avait fait part des violentes manifestations contre la vie chère. Notre voyage est désormais ponctué par les manifestations dans les pays que nous traversons. C'était, il y a quelques jours au tour du Sénégal de connaître une violente et ferme répression.

A vous de juger, pour un salaire de base de 35 000 F CFA:

- le fromage "la vache qui rit" qui est populaire ici est à 850 FCFA la boite de 8 portions

- le kilo de tomates à 500 FCFA, le kilo de bananes à 600, tout nous parait excessivement cher...

On vous avoue que nous avons du mal à comprendre pourquoi ce pays connait des prix encore plus élevés que ses voisins. Par exemple, un business très populaire ici est de se rendre dans les pays limitrophes pour acheter des produits pour les revendre plus cher au Sénégal. Nous avons croisé, un Guinéen vivant au Sénégal qui faisait régulièrement des aller-retours en Gambie pour acheter des chaussures ... chinoises. Il les achetait 5 000 FCFA, payait 1 000 FCFA de douanes et les revendait 12 000! Comment expliquer que le Sénégal qui a un grand port n'arrive pas à s'approvisionner? Mystère! ou alors il faut peut-être regarder les poches de certains...

Nous avons été témoin des comportements de survie que cela engendre. Lors de notre passage à Saint-Louis, nous nous sommes rendus en Mauritanie (illégalement, chut!) par la plage. A la tombée de la nuit, nous avons été témoin d'un drôle de ballet. Tous les 2 minutes, nous croisions un "contrebandier" habillé avec des vêtements usés jusqu'à la corde qui courrait pieds nus sur la plage avec dans son dos quelques kilos de marchandises de première nécessité. Dans la journée, à la barbe des rares douaniers, ils font sportivement 30 km de course dans le sable pour acheter du sucre ou du thé qu'ils pourront revendre deux fois plus chers! Au fait, qui se plaint en France?